t déjà quelques décennies que les plantes dites adaptogènes sont utilisées dans la thérapie alternative. En effet, elles sont une aide efficace à l’organisme sollicité continuellement par notre mode de vie actuel. Nous verrons dans cet article comment elles peuvent nous soutenir et lesquelles correspondent au mieux à quels types ou phases de stress.
I – Qu’est-ce qu’une plante adaptogène ?
Elle est définie par plusieurs caractéristiques. C’est un remède permettant d’augmenter la résistance de l’organisme soumis à un stress (agressions externes, froid, effort physique, angoisses, etc.) et de réguler une ou plusieurs fonctions physiologiques. Évidemment, l’absence de toxicité aux doses et formes galéniques recommandées est une condition à remplir, comme pour tout antidote de phytothérapie.
La définition étant assez large, elle englober des plantes aux aspects différentes. Pourtant les mécanismes en jeu chez chacune d’elles ont en partie des perspectives communes. Parmi ces ressemblances de mise en action, il y a leur effet sur le système neurovégétatif et ses liaisons avec les glandes surrénales.
Le stade de stress oxydatif détermine en partie l’aptitude de l’organisme à maintenir un équilibre neurovégétatif. Plus le taux de radicaux libres est élevé, plus le corps est sur le qui vive. Si toutes les plantes adaptogènes contiennent énormément de nutriments agissant dans les cycles antioxydants, ce n’est pas par hasard. Réduire le stress oxydatif, c’est déjà prendre soin de votre système nerveux.
Les phases de repos sont donc essentielles !
Le système neurovégétatif est très efficace. Il nous permet de supporter de gros efforts d’adaptation (orthosympathique), par contre, il faut lui offrir ensuite un vrai temps de récupération (parasympathique). Nos habitudes actuelles, faites d’injonctions permanentes, sont à revoir en profondeur. Si on ne s’accorde pas ces temps de récupération primordiaux, on nie les lois biologiques au prix de notre santé.
Si vous choisissez d’utiliser comme thérapie alternative une ou plusieurs des plantes citées ci-dessous, observez scrupuleusement les prescriptions et contre-indications indiquées sur le produit. Par exemple, nombre de plantes adaptogènes toniques engendrent des difficultés de sommeil en étant pris le soir.
II – Les adaptogènes de la phase d’alarme
Toutes les plantes adaptogènes peuvent être pris durant la phase d’alarme. Effectivement, à ce moment là, la réserve de vitalité surrénalienne est toujours présente. Nous allons donc en aborder quelques-unes, soit plus délicats à prendre lors des phases plus avancées, soit ayant des polarités spécifiques différentes de l’adaptation au stress.
1) Le Ginseng (Panax ginseng)
On pense forcément au ginseng en premier. C’est un tonique tout terrain, qui tire ses vertus de sa richesse nutritionnelle (vitamines B, C, E, vaste spectre de minéraux et oligo-éléments comme le manganèse, le zinc, le phosphore, etc.) et également des ginsénosides (appartenant à la famille des saponines). Ces composés jouent un rôle dans son action antioxydante. On en trouve deux genres : le blanc et le rouge. En fait, c’est une seule et même plante. Le blanc est fait à partir de jeunes racines séchées, alors que le rouge provient de racines d’au moins six ans qui ont été chauffées.
2) Le Cordyceps (Cordyceps sinensis)
Cet adaptogène est moins connu. C’est un champignon très particulier puisqu’il appartient aux entomopathogènes, c’est-à-dire qu’il parasite les insectes. Utilisé dans la médecine traditionnelle chinoise, lui aussi Le cordyceps est pourvu d’un aspect nutritionnel remarquable (acides aminés essentiels, vitamines B, E, cordycépine, acides gras poly-insaturés, minéraux et oligo-éléments comme le zinc, le fer, le sélénium, le magnésium, etc.). Comme d’autres, il comporte des molécules actives appelées bêta-glucanes, et également de l’ergostérol, un élément qui se transforme en vitamine D2 grâce aux rayons ultraviolets. Tonique en cas de coup de fatigue, antioxydant, support de l’immunité, incidence endocrinienne, ses vertus sont multiples. Il parait qu’il permet d’augmenter la libido et la puissance sexuelle. On le trouve séché, en poudre, en gélules, en comprimés, en extraits hydro-alcooliques.
3) L’éleuthérocoque (Eleutherococcus senticosus)
A la base, l’éleuthérocoque était connu comme l’adaptogène du sportif par son énorme soutien pour les efforts physiques. A l’heure actuelle, on reconnait son effet intéressant sur la résistance au stress. Plante forestière sibérienne, elle doit ses propriétés à sa teneur en minéraux et en éleuthérosides. Cette plante adaptogène elle a des vertus de stimulation immunitaire et sur les surrénales. Elle favorise la concentration et améliore la résistance au stress.
Il faut être vigilant chez certaines personnes car elle contient des molécules phyto-œstrogéniques. Son usage est donc interdit chez les femmes ayant eu des antécédents de cancer hormonodépendant.
On utilise la racine de ce buisson épineux séchée, en poudre, en extraits liquides, en gélules, etc.
4) L’astragale (Astragalus membranaceus)
C’est depuis une dizaine d’année que cette plante chinoise est reconnue. Comme pour ses consœurs, on y trouve un éventail de nutriments importants : vitamines (A, C, E), acides aminés, phytostérols, flavonoïdes, minéraux et oligo-éléments, et bien sûr des astragalosides. L’astragale est une des rares plantes adaptogènes qui fait baisser la tension. La liste de ses propriétés est considérable : résistance au stress, excellente antioxydante, immunostimulante, symptômes de la ménopause, etc. Son pouvoir immunostimulant est tel qu’elle est déconseillée en cas de maladie auto-immune ou de prise de médicaments antirejet.
5) Maca (Lepidium meyenii)
C’est une petite plante à tubercules qui pousse sur les hauts plateaux des Andes. Comme pour les autres adaptogènes, sa teneur en nutriments est impressionnante (vitamines, minéraux et oligo-éléments, acides aminés, flavonoïdes, alcaloïdes, etc.). Considérée comme un fortifiant général de l’organisme, elle est populaire pour ses propriétés sur le système endocrinien. La maca a une faculté orientée vers la production d’hormones sexuelles qui la classe dans la famille des aphrodisiaques. La prise de cette plante augmente les taux sanguins de testostérone chez l’homme et chez la femme, et donc aussi la production d’œstrogènes chez la femme. C’est à cela qu’elle doit ses pouvoirs de stimulation du désir chez les deux sexes, ainsi que sa capacité à augmenter la production de spermatozoïdes et leur mobilité. Elle exerce donc aussi un effet bénéfique sur la fertilité masculine. Chez les femmes, la régulation hormonale qu’exerce la maca favorise l’ovulation et la fertilité.
III – Les adaptogènes de la phase de résistance au stress
Quand les glandes surrénales vont à un train d’enfer, qu’elles ne se reposent plus et se fatiguent, il est judicieux de ne pas les épuiser plus. en pensant se remettre un coup de boost, au risque de précipiter leur glissement vers l’épuisement. Rappelez-vous que sur le long terme, le meilleur moyen de récupérer pour notre corps, c’est le repos.
1) La rhodiole (Rhodiola rosea)
Une grande classique, plante du Grand Nord (Sibérie, Islande, Scandinavie), elle détient ses propriétés de ses racines. Sa composition qui n’a rien à envier aux autres (vitamines, minéraux, acides aminés, rosavine, salidroside, etc.). La rhodiole est évidemment une antioxydante et un soutien de choix en cas de fatigue et pour résister au stress. Sa particularité réside dans sa capacité à faire baisser le taux de cortisol en excès. Elle va donc soulager l’effort démesuré qui mène les glandes surrénales à l’épuisement. C’est une plante de choix pour le stress chronique surtout durant des difficultés émotionnelles et ceci grâce à son action de soutien dans la synthèse par l’organisme de dopamine et de sérotonine.
2) L’ashwagandha (Withania somnifera)
Ce petit arbrisseau aux fleurs blanches et aux baies rouges relève de la médecine ayurvédique. En sus de sa richesse en nutriments, son efficacité est apportée par la présence de molécules spécifiques (withanolides, withaférine, etc.). L’ashwagandha a en commun avec la rhodiole la capacité de faire baisser un taux de cortisol en excès et de mettre au repos les glandes surrénales. C’est grâce à cette particularité que ce remède peut agir « intelligemment ». Si la vitalité de vos surrénales est bonne, il va vous fortifier, donner de l’énergie tant physique que mentale. Par contre, si vos surrénales sont fatiguées, il vous mettra au repos. Il vous permettra de récupérer sans vous diriger vers l’épuisement.
Cette plante adaptogène puissante est également un stimulant de la libido, cardioprotecteur, immunostimulant, antimétastatique, régulateur hormonal en cas de difficultés féminines, hépatoprotecteur… Attention toutefois, elle est déconseillée en cas d’hyperthyroïdie.
IV – Les adaptogènes de la phase d’épuisement liée au stress
1) Chêne pédonculé (Quercus robur), en macérat glycériné (MG)
C’est un grand remède qui ressource les glandes surrénales sans les malmener, et en prenant en charge l’ensemble du système endocrinien. C’est le remède de la convalescence et de l’épuisement par excellence, qui a sa place partout où la personne a la sensation de ne pas réussir « à remonter » après un évènement difficile (lourde opération chirurgicale, accident, etc.). Ce remède a aussi une facette beaucoup plus masculine, en soutenant le système hormonal des hommes vieillissant, prolongeant notamment leur vitalité testiculaire.
2) Ashwagandha
Il est autant adapté à cette troisième phase qu’à la seconde.
Bien sûr, la liste que nous avons présentée n’est pas exhaustive, d’autres remèdes pourraient avoir leur place ici, tels la schisandra, la griffe de chat, le romarin, etc.
V – Conclusion
A l’évidence, l’idéal est de ne pas avoir recours à l’un des soutiens vus plus haut.
Des actions peuvent être mises en place pour protéger vos surrénales et votre organisme de l’épuisement par adaptation récurrente. Certaines pourront l’être facilement, pour d’autres ce sera moins évident.
Tout d’abord, il est essentiel de prévoir des temps quotidiens de récupération, c’est-à-dire des moments où ma vigilance n’est sollicitée par rien : ni télévision, ni environnement bruyant, ni pensées d’anticipation, ni consultation des réseaux sociaux. Évident, mais pas si facile à inclure au rythme de nos vies modernes.
Ensuite, la cohérence cardiaque, le yoga, la méditation, les balades dans la nature sont des aides précieuses pour gérer le stress chronique.
Enfin, veillez à avoir un nombre d’heures de sommeil suffisant, et à des horaires en adéquation avec notre biologie.
Vous commencez à entrevoir comme il peut être difficile de réaliser des changements dans certains cas. Commencer par en prendre conscience et installer petit à petit le changement dans votre quotidien.
Les thérapies alternatives sont là pour vous accompagner !
En aucun cas les informations et conseils proposés sur ce site ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé