stéoporose est actuellement définie comme une maladie du squelette caractérisée par une diminution de la masse de l’os et une détérioration de la structure interne du tissu osseux. Elle rend les os plus fragiles (poreux « porose ») et accroît donc considérablement le risque de fractures. Avant les années 80, l’accent était mis sur la perte de la résistance osseuse alors qu’aujourd’hui, il est sur la perte de densité osseuse. Ce changement de définition a un impact sur la vision de cette dégénérescence. En effet, un os plus dense n’est pas forcément plus solide ou résistant. Grâce aux thérapies alternatives comme la naturopathie, des solutions existent pour la prévenir et l’atténuer : l’exercice physique, une alimentation adaptée et, dans certains cas, une supplémentation ciblée.
I-L’os est un tissu vivant
Tout rigide qu’il paraisse, l’os est un tissu flexible, vivant, et en remaniement perpétuel sous l’effet de deux familles de cellules : les ostéoformatrices, qui participent à reconstituer l’os, et les ostéorésorbantes, qui le dégradent. Ce processus fait que le squelette d’un adulte est complètement régénéré tous les 10 ans.
Ce remodelage de l’os permet d’abord la cicatrisation relativement rapide en cas de fracture. Il contribue largement au métabolisme des minéraux et à l’homéostasie en alternant continuellement la libération et le stockage des minéraux dont le squelette est la réserve principale.
La moelle hématopoïétique des os, enfin, produit les cellules souches à l’origine des éléments figurés du sang (globules rouges et blancs, plaquettes) indispensables à la vie.
L’os est en effet en permanente régénération.
II – L’ostéoporose : phénomène naturel ou maladie
Depuis quelques décennies, l’ostéoporose est volontiers qualifiée « d’épidémie silencieuse ». Si l’allongement de l’espérance de vie explique en partie sa plus grande prévalence, sa fréquence chez des personnes de plus en plus jeunes progresse également. À l’approche de la cinquantaine, 50 % des femmes et 25 % des hommes présenteraient une baisse anormale de la densité osseuse . L’ostéoporose n’est généralement détectée qu’à l’occasion d’un traumatisme.
L’ostéoporose est indissociable du risque de fractures, celles du fémur, des vertèbres et du poignet en premier lieu. Elle est deux à trois fois plus fréquente chez les femmes après la ménopause (en raison du déficit en œstrogènes). L’ostéoporose concerne également les hommes et des personnes plus jeunes.
Les constats d’ostéoporose sont deux à trois fois plus fréquents chez les femmes que chez les hommes. Cette différence entre les sexes est imputée à la ménopause, synonyme d’une baisse importante des niveaux d’œstrogènes , ces derniers influençant la régénération osseuse. Bien que moins fréquente, l’ostéoporose masculine liée au vieillissement représente quant à elle un bon quart des fractures.
III – Les facteurs de risques
Outre une composante génétique, touchant des personnes jeunes (25-30 ans), l’ostéoporose peut faire suite à des maladies, notamment des affections hormonales (l’hyperactivité de la glande thyroïde ou des glandes parathyroïdes), la polyarthrite rhumatoïde, ou encore des maladies sévères de l’intestin, des reins et du foie, ou à des traitements. Des doses importantes de cortisone ou des médicaments utilisés dans la prise en charge de cancers du sein et de la prostate peuvent induire une ostéoporose à long terme.
La consommation excessive d’alcool et de tabac, la maigreur extrême, une ménopause précoce, la malabsorption intestinale due à une dysbiose, la sédentarité s’avèrent aussi des facteurs de risque.
Nombre de facteurs liés au mode de vie d’une manière générale sont autant de pistes et de fenêtres d’action pour agir, bien en amont y compris, afin de préserver la santé de nos os, la qualité et la quantité de nos tissus osseux. Ce, même en vieillissant et si on est une femme…
Quelques mots sur les traitements de l’ostéoporose et son diagnostic avant de voir ensemble comment faire.
IV – Les traitements de l’ostéoporose
Bouger! L’exercice physique devrait être la première mesure à prendre quel que soit notre état de santé.
Sachez que les traitements existants ont peu de bénéfices et des effets secondaires parfois sérieux. Les bisphosphonates, par exemple, sont associés – c’est un comble ! – à un risque de fractures atypiques du fémur, mais aussi à des nécroses osseuses, des cancers de l’œsophage, des fibrillations atriales. Entre autres joyeusetés…
Quant au traitement hormonal substitutif (THS), ses effets indésirables sont cardiovasculaires et cancérogènes, notamment dans les cancers du sein.
V – Comment est diagnostiquée l’ostéoporose ?
L’outil utilisé pour détecter l’ostéoporose est l’ostéodensitométrie. Elle permet de mesurer de la densité minérale osseuse, c’est-à-dire la teneur en minéraux de l’os. Par contre, elle ne peut pas analyser la répartition de ces minéraux dans l’os, ni même de connaître la résistance de l’os.
L’ostéodensitométrie ne tient pas non plus compte du collagène. Or, c’est la trame de collagène, constituant notre tissu osseux et sur laquelle se déposent les minéraux comme le calcium et le phosphore, qui donne sa résistance à l’os, et surtout sa souplesse, sa résilience pour encaisser les chocs.
VI – Un os plus dense n’est pas forcément plus solide
Ainsi, un os plus dense parce qu’il a plus de minéraux ne veut pas forcément dire un os plus solide. Les minéraux donnent de la rigidité, et le collagène de la malléabilité. Donc, un os très minéralisé peut être plus fragile parce qu’il est plus rigide et moins flexible : un petit coup et c’est la cassure, d’où la fracture du poignet en chutant de sa hauteur et en voulant se rattraper sur la main…
La santé osseuse ne se résume donc pas au seul calcium, certes important, mais c’est un élément parmi d’autres.
Attention à l’abus de laitages qui peut engendrer une inflammation qui stimulera les processus de destruction de l’os.
VII – Le plan anti-ostéporose
Le capital osseux dont nous héritons se nourrit et s’entretient tout au long de notre vie.
En dehors de la sédentarité, nos habitudes alimentaires sont indéniablement un facteur de risque d’ostéoporose. Cette dernière, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, les cancers et les maladies neurodégénératives, pourrait bien être une maladie de plus générée par le « monde moderne » et le mode de vie qu’il essaie de nous imposer. Les déficits d’exercice physique tout au long de la vie, de légumes et fruits, d’ensoleillement (source de vitamine D), de bonnes graisses, et les excès de tabac, de sel, de sucres, etc.
Comment préserver notre santé osseuse et l’entretenir aujourd’hui et maintenant ? Simplement en mettant son corps en mouvement le plus possible tout en adoptant une alimentation bénéfique à l’os et par la même occasion au corps.
1) Les bénéfices de l’activité physique
La marche, la course, la musculation ou encore le saut, nous protège de l’ostéoporose de deux manières.
D’une part, elle augmente la masse musculaire améliorant ainsi l’équilibre général et diminuant donc le risque de chute. Et d’autre part, elle exerce une pression sur le tissu osseux, qui renforce sa résistance. C’est ce que l’on appelle la loi de Wolf, c’est à dire « l’os s’adapte à un environnement mécanique au cours de la vie ». Quand on exerce une pression régulière sur les os du fait de l’activité physique, l’organisme crée plus de matière osseuse à l’endroit où s’exerce la pression.
2) La vitamine D
La vitamine D est absolument indispensable pour la santé des os. Elle joue deux rôles essentiels : elle augmente la capacité d’absorption du calcium et du phosphore par l’intestin en diminuant sa fuite urinaire et mobilise le calcium osseux.
L’alimentation peut certes apporter un peu de vitamine D, les sources les plus importantes étant les poissons gras et les coquillages, mais cela ne sera jamais suffisant au regard des déficits, surtout sous nos latitudes. La supplémentation est indispensable.
3) Limiter sa consommation de céréales
Les lectines que contiennent les céréales perturbent le métabolisme de la vitamine D et de son récepteur. Quant à l’acide phytique qu’elles renferment, il piège les minéraux indispensables à l’os comme le calcium, le magnésium et le zinc.
De plus, une alimentation riche en céréales augmente la glycémie, engendre la résistance à l’insuline, la prise de poids, le diabète, les maladies cardiovasculaires, la myopie, le DMLA, et… l’ostéoporose.
4) Restaurer l’équilibre acido-basique
Quand la production d’acide est trop importante, l’organisme utilise ses muscles et surtout ses os comme réservoir de base pour compenser cette acidose. L’acidose chronique active les cellules destructrices de l’os, les ostéoclastes. Ce mécanisme expliquerait à lui seul, selon de nombreux chercheurs, un grand nombre de cas d’ostéoporose.
Côté alimentation , on va se souvenir que dans les aliments les plus acidifiants on trouvera en tête de liste les fromages à pâte dure, les protéines animales ( viande-poisson-œufs-laitages), le sucre raffiné et les céréales . L’alimentation plutôt basifiante se retrouvera dans les fruits, les légumes, les herbes aromatiques et les épices.
La conclusion pour l’alimentation est d’avoir au quotidien une assiette composée à 80% d’aliments basifiants et 20% d’aliments acidifiants pour un bon équilibre. Il est indispensable d’éviter les aliments ultra transformés industriels très acidifiants par les nombreux additifs qu’ils contiennent. N’hésitez pas à user et abuser des herbes aromatiques pour agrémenter vos plats ainsi que des épices.
5) Combler les carences et rééquilibrer l’organisme
Dans la santé osseuse, le potassium et le magnésium sont tout aussi essentiels que le calcium. Il faudra donc se complémenter si nécessaire afin de palier à leurs déficits.
L’apport en calcium sera assuré par les légumes verts (notamment les choux), le sésame, les oléagineux (amandes, noix du Brésil, noisettes…), certaines légumineuses (haricots blancs…), certaines épices (thym, cannelle, cumin…).
On rajoutera les oméga 3 dont le rôle anti-inflammatoire luttera contre l’inflammation du tissu osseux.
La spiruline , par sa richesse en protéines , permet de fixer les minéraux apportés par l’alimentation. Elle lutte contre l’acidose en étant alcalinisante et antioxydante.
Le pollen aura une action intéressante de stimulation de l’anabolisme osseux (construction), et est également alcalinisant et antioxydant.
L’ortie si riche en minéraux sera conseillée sous toutes ses formes. Elle sera consommée fraiche en infusion ou en jus, voire crue dans les salades. Vous pouvez la rajouter aux poêlées de légumes ou en soupe, séchée en infusion, saupoudrée sur les plats.
La prêle en gélules de poudre micronisée ou en extrait fluide stimule la synthèse du collagène du tissu osseux. Elle facilite la recalcification du cartilage et améliore l’élasticité et la souplesse des tendons.
Pour lutter contre l’acidose, des gélules de luzerne contiennent de belles quantités de vitamines, minéraux et protéines.
VIII – Conclusion
Le régime anti-ostéoporose par excellence, c’est la Paléobiotique. Celui de nos ancêtres lointains chasseurs-cueilleurs : une alimentation équilibrée, riche en légumes et fruits, sans céréales, ni produits laitiers, sans sel, et riche en bonnes graisses. Une alimentation anti-inflammatoire, qui ne perturbe pas la glycémie et est légèrement alcalinisante. Du tout bénéfice pour nos os, et le reste de notre organisme d’ailleurs !
Pour traiter naturellement l’ostéoporose, choisissez les thérapies alternatives dont la naturopathie fait partie.