La fibromyalgie, ce syndrome reconnu par l’OMS depuis 1992 reste encore mal connu et compliqué à diagnostiquer. Face à des traitements symptomatiques (anti-douleurs, anti-inflammatoires, anti-dépresseurs) qui soulagent mais ne guérissent pas, les malades s’enferment petit à petit dans leurs douleurs. Alors quel est le lien entre fibromyalgie et fascias ? Quel est le bénéfice pour le patient ?…
Qu’est-ce que la fibromyalgie ?
L’Organisme Mondial de la Santé la considère comme une forme particulière de rhumatisme. Elle toucherait entre 1 et 2 % de la population et plus particulièrement les femmes.
Elle se caractérise par des douleurs chroniques diffuses sans lésion visible ni inflammation et par un état de fatigue intense associé à des troubles du sommeil.
Le patient éprouve des douleurs dans différentes parties du corps, le dos est souvent plus spécialement touché. Malgré des examens poussés, aucun dysfonctionnement mécanique ou inflammatoire n’est démontré.
Les douleurs chroniques entraînent des troubles du sommeil, une forme d’épuisement, des pertes de mémoires et peuvent faire glisser le malade vers la dépression.
La fibromyalgie est un mal invisible qui isole et fragilise les malades.
Dans la vie de tous les jours, elle devient handicapante et affecte la vie familiale, sociale et professionnelle.
Les fascias : l’armature invisible et ignorée de notre corps
Si vous supprimez le squelette, les muscles, les organes, les nerfs et les vaisseaux sanguins, il ne vous reste plus que les fascias. Ce maillage de tissus conjonctifs relie et entoure tous ces éléments.
Les fascias sont constitués en majeur partie d’eau et de collagène tout comme le cartilage.
Quand nous sommes jeunes et en bonne santé, le fascia est souple, élastique et permet au corps de rester stable, en équilibre.
Avec l’âge, lorsque l’on vit un traumatisme (physique, émotionnel ou viral), une opération, de l’inflammation ou même une mauvaise posture, le fascia change de consistance et passe d’un état liquide et souple à une substance rigide et déshydratée comme de la gélatine durcie.
Un des trop peu nombreux spécialistes de la fibromyalgie, le Docteur Ginevra Liptan, a émis la théorie d’un lien entre douleurs chroniques et fascias.
En effet, s’apercevant que dans les cas de fibromyalgie, ni les articulations ni les muscles ne sont touchés par des lésions pouvant provoquées les douleurs, elle a cherché à savoir si les tissus conjonctifs pourraient être, non pas la cause, mais l’endroit à l’origine de la douleur.
L’hypothèse avancée par le Dr Ginevra LIPTAN
1) A l’inverse de ce que l’on pensait, les fascias ne sont pas des tissus insensibles et passifs. Ils sont même abondamment innervés et peuvent donc déclencher les douleurs.
2) Les fascias réagissent au stress émotionnel. Le stress psychologique peut s’y exprimer sous forme de véritables douleurs.
3) Un fascia « stressé » perd de sa mobilité et on sait que les fascias sont connectés entre eux. Alors quand un fascia perd de sa mobilité, il perturbe la mobilité des fascias voisins mais hypothétiquement à l’autre bout du corps. Cela pourrait expliquer la généralisation des douleurs.
Tout n’est pas encore méthodiquement prouvé, mais de multiples éléments sont déjà établis.
Le fascia : le plus grand organe sensoriel de notre corps
Grâce aux travaux du Dr Siegfried MENSE, nous savons que les terminaisons nerveuses sont très nombreuses au niveau du fascia thoraco-lombaire qui court de la nuque jusqu’aux fessiers. Ils ont également mis en évidence la présence de la substance P (comme Pain, douleur, en anglais) dans les tissus conjonctifs situés à l’extrémité des terminaisons nerveuses en cas de stress. Cette substance, neurotransmetteur de la douleur, est aussi associée à une douleur chronique, intense et résistante.
De surcroît, les fascias possèdent bien plus de capteurs de mouvement et de récepteurs de la douleur que les muscles et les articulations. Ses terminaisons nerveuses ont aussi la singularité d’être intéroceptives, c’est à dire qu’elles permettent la transmission d’éléments sensoriels internes, et non à des sensations extérieures. Les fascias pourraient donc nous informer sur la situation de notre métabolisme physique et psychique.
Fascias et mobilité
Une étude réalisée en 2011 par l’institut de médecine de Boston a fait un parallèle entre la mobilité du fascia thoraco-lombaire chez 50 personnes ne souffrant pas de douleurs chroniques lombaires et chez 71 personnes qui en souffraient.
Les chercheurs ont démontré que la mobilité était réduite de presque 20 % chez les sujets victimes de douleurs chroniques du dos.
Sous l’effet du stress, les fascias produiraient trop de collagène et deviendraient trop rigides.
Or, le réseau fascial est comme l’enveloppe souple et dynamique qui maintient les organes et le squelette en équilibre. Les fascias se comportent comme un tissu unique. Donc une douleur dans un seul fascia pourrait se communiquer dans l’ensemble du corps.
Quid de la souffrance psychologique se traduisant en douleur physique…
Pourquoi les fascias seraient le lieu où une souffrance psychologique se manifesterait en douleurs physiques ?
Pour le moment, seule une approche holistique s’approchant de la vision orientale du corps et de l’esprit ne faisant qu’un pourrait l’expliquer.
Effectivement, il ne s’agit pas d’un argument scientifique selon les éléments traditionnels que la médecine conventionnelle utilise, avec une cause déterminée et un modus operandi sur lequel on peut agir.
Les approches thérapeutiques complémentaires
La Fasciathérapie fait partie de ces thérapies somato-corporelles dans une prise en charge de la fibromyalgie.
En effet, cette approche permet de remobiliser le corps par des massages des fascias. Ils éliminent durablement les tensions musculaires, les chocs et les troubles physio-psychologiques.
Au fur et à mesure des séances, les patients reprennent conscience de leur corporalité. Ils s’entendent à dire qu’ils ressentent une véritable détente neuro-musculaire et se sentent soulager de leurs douleurs.
La naturopathie et le REA sont les alliés indispensables à la fasciathérapie.
La prise en charge de la fibromyalgie doit être pluridisciplinaire et être associée à des thérapies alternatives non médicamenteuses et à un soutien psychologique.
Vous souhaitez en savoir plus ? Contactez-moi !