Appelée syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) ou syndrome d’apnée et d’hypopnée obstructive du sommeil (SAHOS), l’apnée du sommeil est une sinistre pathologie. Lors de sa première description en 1956, elle touchait essentiellement les personnes manifestant une obésité extrême. Aujourd’hui, elle touche tous les âges. Au cours des vingt dernières années, la médecine « traditionnelle » propose des traitements qui permettent au malade d’optimiser leur espérance et leur qualité de vie. Malheureusement, le caractère invasif de ces thérapeutiques rebute une large population. Des alternatives complémentaires et naturelles permettent d’aider les personnes frappées par cette maladie.

I – Quelques chiffres

Les populations occidentales sont de plus en plus touchées par le syndrome d’apnée obstructive du sommeil. Définit par des périodes de faible ventilation (hypopnée) et des périodes de pauses respiratoires (apnées), il engendre des dysfonctionnements physiologiques à tous les niveaux de l’organisme. La personne constate une dégradation progressive de son état de santé, de sa qualité de vie et par conséquent de celle de son entourage.

Les études sur l’apnée du sommeil sont peu nombreuses. Du fait de l’établissement d’un diagnostic via des examens particuliers pour la desceller, son ampleur est difficilement quantifiable. L’étude la plus récente faite en France s’est tenue sur un panel d’environ 12 000 personnes représentatives de la population française, âgées d’au moins 16 ans. Le pourcentage de sujets portants des symptômes révélateurs de SAOS est deux fois plus élevé que celui des sujets diagnostiqués suite à un bilan médical (4,9 % versus 2,4 %).

Une chose est sûre : l’apnée du sommeil touche deux fois plus les hommes que les femmes peu importe l’âge. L’égalité revient pour les deux sexes à partir de 65 ans. Le SAOS serait aussi présent chez 30 et 50% des hypertendus et 70 % des personnes en surpoids. Pour finir, le SAOS est courante chez les personnes ayant un diabète. Entre 10% et 30% des personnes ayant un diabète de type 2 souffrent d’un SAOS sévère et entre 15% et 35% d’un SAOS modéré.

La prévention a donc encore une fois un rôle à jouer pour éviter de souffrir d’apnée du sommeil

II – Le diagnostic du Syndrome d’Apnée Obstructive du sommeil

A l’heure actuelle, le diagnostic s’appuie sur un questionnaire d’évaluation du sommeil, une polygraphie nocturne et une étude parallèle de la saturation en oxygène du sang. Mais si le conjoint remarque des pauses respiratoires durant le sommeil suffit à consulter dans les plus brefs délais.

S’il est probable qu’un certain nombre de facteurs causaux n’ont pas encore été identifiés, d’autres sont encore insuffisamment connus des praticiens. Enfin, même si la situation s’améliore lentement, le recours par la médecine officielle à des pratiques naturelles ancestrales reconnues efficaces est encore trop peu la règle. Un tour d’horizon des connaissances actuelles s’impose.

1) Identifier la cause

Deux processus pathologiques sont responsables de l’apnée du sommeil qui est caractérisée par une ventilation qui fait des pauses (apnées) ou qui diminue très fortement (hypopnées). Ce phénomène vient soit par relâchement des muscles pharyngés qui nécessite de faire des efforts pour inspirer, soit d’un trouble du contrôle neurologique de la respiration.

Le SAS est assorti de ronflements peu importe sa nature. L’enregistrement polysomnographique confirmera le diagnostic. Ainsi, il permettra trouver la source et également l’existence ou l’absence d’efforts respiratoires pendant le sommeil ainsi que leur nombre.

2) La différence entre apnée et hypopnée

L’apnée est défini par un arrêt de la ventilation pendant au moins dix secondes. Alors que l’hypopnée est une diminution de l’amplitude respiratoire d’au moins dix secondes. Elle est insuffisante à satisfaire les besoins minimaux. La souffrance tissulaire consécutive est présente dans les deux cas. Elle est forcément plus importante en cas d’apnée que d’hypopnée.

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III – Les facteurs de risque de l’apnée du sommeil

Il convient de différencier des types de facteurs.

Facteurs innés

  • Une naissance prématurée
  • Un trouble du développement des voies respiratoires supérieures : obstruction nasale, sinus étroits, palais en ogive.
  • Une susceptibilité génétique concernant la régulation de la sécrétion de la sérotonine, neurotransmetteur clé dans la stimulation de la ventilation.

Facteurs acquis

  • Chez le jeune enfant, de grosses amygdales et/ou de grosses végétations.
  • Un tour de cou élevé (supérieur à 43 cm chez l’homme et à 40 cm chez la femme).
  • L’intoxication tabagique.
  • La prise régulière d’alcool le soir.
  • Une pathologie préexistante : asthme, bronchopneumopathie obstructive chronique (BPCO), hypertension artérielle, diabète de type 2, hypothyroïdie.
  • Le mode de vie occidental qui, par son régime alimentaire malsain (apport calorique quotidien largement supérieur aux besoins de l’organisme, trop grande teneur en glucides, pauvreté en acides gras oméga 3) et sa philosophie de rendre les tâches quotidiennes toujours moins coûteuses en efforts physiques, a généré un tsunami de surpoids et de troubles métaboliques graves.
  • L’obésité abdominale plus encore que le simple surpoids.
  • Un état de stress post-traumatique (ESPT).
  • Les médicaments allopathiques qui induisent le relâchement musculaire (antalgiques morphiniques, anxiolytiques et somnifères de la classe des benzodiazépines, barbituriques, antinauséeux).

IV – Les conséquences de l’apnée du sommeil

Peu importe leur fréquence, les épisodes d’apnée du sommeil détériorent le fonctionnement normal des différents systèmes de régulation de l’organisme :

  • Les temps en sommeil profond et en sommeil paradoxal baissent. L’organisme a moins de temps pour se régénérer.
  • Les apports sanguins en oxygène (hypoxémie) et l’élimination du gaz carbonique (hypercapnie) diminuent. L’homéostasie de toutes les cellules du corps est mise en péril.
  • Le risque, à plus ou moins long terme, de dégénérescence organique et tissulaire multifocal augmente : vasculaire, neurologique, dégradation des fonctions rénale, hépatique et pancréatique, atteintes oculaires.

C’est pourquoi avec le temps, la capacité cérébrale à réagir aux perturbations gazeuses du sang s’émousse. Par voie de conséquence, les épisodes d’hypopnées et d’apnées s’aggravent progressivement.

V – Les solutions allopathiques

1) Conseils hygiéno-diététiques

  • Veiller à dormir sur le côté.
  • Surélever la tête du lit de quelques centimètres
  • Éviter les facteurs favorisants : alcool, somnifères et autres médicaments.
  • Renoncer au tabac qui favorise les phénomènes inflammatoires au niveau des voies aériennes supérieures.
  • Perdre du poids de façon durable
  • Traiter toute affection chronique des voies respiratoires supérieures, infectieuse ou allergique.

2) Ventilation en pression positive continue (VPPC)

Apparue en 1981, la VPPC (Ventilation en pression positive continue) est le premier traitement reconnu comme régulièrement efficace, à condition toutefois d’être suivi un minimum de cinq heures par nuit. L’appareil délivre la même pression durant tout le sommeil. Le but est de maintenir les voies aériennes supérieures ouvertes en permanence. Une amélioration de la qualité de vie et une diminution des accidents cardiaques et de la mortalité ont été constatées.

3) Ventilation à deux niveaux de pression (VNDP)

La VNDP (Ventilation à deux niveaux de pression) est réservée au patient chez qui la VPPC a corrigé les manifestations cliniques du SAOS sans ramener la pression sanguine en oxygène à un niveau satisfaisant. L’appareil augmente la pression qu’il délivre au début de chaque inspiration et la diminue au début de chaque expiration. On utilise cette ventilation aussi en dehors de ce cadre car elle est plus confortable que la VPPC.

4) Orthèses buccales

Lorsque le port du masque et/ou la ventilation sont mal supportés, le recours à une prothèse qui permet de libérer le larynx est à envisager tout en sachant que son effet varie d’un modèle à l’autre et qu’il est toujours moindre que celui de la VPPC.

VI – Quelques approches naturelles

1) Se complémenter contre l’apnée du sommeil et ses conséquences.

Certains minéraux, vitamines, antioxydants, plantes permettent d’aider à en atténuer divers symptômes du SAOS :

  • Vitamine D : Des études se sont focalisées sur le lien entre carences en vitamine D et le SAOS et son aggravation.

  • Magnésium : A cause du SAOS, le niveau de stress psychologique augmente petit à petit et s’ajoute aux facteurs aggravants. Pour palier à cette éventualité, il est possible de faire une cure de magnésium comprenant les deux fixateurs du magnésium (vitamine B6 et taurine).

  • NAC : Plusieurs recherches ont mis en exergue le potentiel d’action de la N-acétylcystéine contre le stress oxydatif et l’inflammation induits par le SAOS.

  • Coenzyme Q10 (CoQ10) et Vitamine C et E : Dans une étude clinique(7) comprenant 26 hommes, le traitement à l’aide d’une combinaison d’antioxydants comprenant à la fois les vitamines C et E, ainsi que la coenzyme Q10, s’est révélé associé à des améliorations significatives des paramètres de la fonction respiratoire chez les patients atteints d’apnée du sommeil obstructive.

Ces résultats prometteurs restent à confirmer dans des essais cliniques de plus grande ampleur.

D’autres molécules (principalement aux propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires puissantes) sont aussi intéressantes. Elles n’agissent pas directement sur la maladie, mais en limitent les conséquences sur notre organisme tant sur le système cardiaque qu’au niveau neurologique :

  • Curcumine : pour limiter les risques cardiovasculaires. Cette molécule aux grandes propriétés antioxydantes aurait le pouvoir de réduire l’inflammation des tissus de la gorge, le stress oxydatif qui en découle et, en plus, de  protéger en partie notre cœur des conséquences du SAOS.

  • Vitamines B : Plusieurs recherches ont démontré que les individus atteints d’apnée obstructive du sommeil, en particulier ceux souffrant de formes graves, présentent des niveaux accrus d’homocystéine, un acide aminé associé à un risque accru de développer des maladies cardiovasculaires et neurodégénératives. Or, selon diverses analyses, une supplémentation en vitamines B pourrait potentiellement réduire les taux sériques d’homocystéine, mais aussi diminuer les mesures du stress oxydatif et de l’inflammation.

2) Le remède homéopathique du SAOS

Étant donné l’absence de réponse médicamenteuse, et le caractère encore exploratoire de la complémentation, il est aussi possible de se tourner vers des solutions plus holistiques. Ainsi l’homéopathie peut contribuer à retrouver un équilibre.

Ainsi dans son livre « Homéopathie », le livre de référence pour se soigner au naturel, le Dr Gardénal préconise, quel que soit le type de SAOS : Opium en 9 CH, à auteur d’une dose par semaine. Elle conseille également d’associer à ce traitement des tisanes de passiflore ou d’Escholzia californica afin d’aider le corps à se relaxer et retrouver un certain apaisement avant le sommeil.

3) La gestion du stress

Le stress fait partie des facteurs aggravant de l’apnée du sommeil. Pratiquer la méditation entre 10 et 20 minutes avant de s’allonger et de dormir favorise un sommeil de qualité.

Dans le même esprit, on peut expérimenter le yoga, le qi gong et autres activités douces comme la marche.  Exercées quotidiennement, elles améliorent la circulation de l’énergie dans les méridiens de santé et, ainsi, les différentes fonctions de l’organisme.

4) La fasciathérapie

Cette technique manuelle agit sur les fascias. A l’image d’une toile d’araignée, le fascia relie la tête aux pieds, le superficiel et le profond. Il permet une unité anatomique et fonctionnelle à notre corps.

Stressé et traumatisé par le syndrome d’apnée du sommeil, les fascias se figent. Une séance de fasciathérapie va permettre de libérer les fascias des tensions emmagasinées et lui rendre mobilité et souplesse. Le corps pourra retrouver son équilibre et relancer la vitalité. Lorsque le mouvement réapparait, la sensorialité et la perception reviennent.

En médecine traditionnelle chinoise, on recommande l’observation ces trois principes : penser peu, parler peu et manger peu !

 

 

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