L’arthrose n’est ni une maladie inéluctable, ni liée à la vieillesse comme on le croit encore aujourd’hui. Il est de plus en plus fréquent de souffrir d’arthrose à partir de 40 ans, même si 65% des personnes de plus de 65 ans sont touchées. Si le malade ne la dédaigne pas, cette pathologie peut être diagnostiquée aisément. On a aujourd’hui à notre disposition une multitude de techniques (laser, acupuncture, fasciathérapie… ) et de solutions naturelles (thérapies alternatives) permettant d’améliorer les dégâts et les douleurs qu’elle provoque. De plus, des mesures simples permettent d’en limiter l’apparition.

I – Qu’est-ce que l’arthrose ?

C’est une usure plus ou moins prématurée des articulations. Cette pathologie démarre par une atteinte du cartilage. Ce dernier se dégrade plus vite qu’il ne se synthétise. Les surfaces de l’articulation deviennent rugueuses et râpeuses et s’usent beaucoup plus rapidement.

De ce fait, l’os situé sous le cartilage est moins bien protégé des chocs et des pressions exercées sur l’articulation. Le tissu osseux va s’adapter et devenir plus épais ou à l’inverse se décalcifier. Des kystes pourront apparaître en son sein et des proliférations osseuses pourront se développer.

Parallèlement à ces manifestations, une inflammation va apparaître provoquant une hydrarthrose (eau dans l’articulation), un gonflement, une rougeur et une douleur de l’articulation. Cette inflammation peut générer des interleukines 1 (IL1), substances qui sont les agents principaux de la formation de l’arthrose. C’est pourquoi, après une période asymptomatique, l’arthrose évolue, de plus en plus rapidement vers l’usure complète de l’articulation. Cela pourra conduire à sa quasi-disparition avec à la clef des douleurs de plus en plus intenses.

Le diagnostic pourra être établi grâce à une radiographie de l’articulation.

II – Les formes les plus courantes d’arthrose

  • L’arthrose des mâchoires  : La plupart du temps, elle est pliée à un problème de dents ou de souffrance des cervicales.
  • L’arthrose cervicale : Elle est généralement la conséquence de chocs ou de traumatismes (coup du lapin). Elle peut se compliquer en névralgies irradiant dans la tête ou le bras.
  • L’arthrose dorsale : elle est souvent causée par une ostéoporose, des traumatismes ou un dos voûté ou encore scoliotique. Les douleurs peuvent être intenses et rebelles.
  • L’arthrose lombaire : très courante, elle provoque des douleurs et des raideur persistantes. Quelques fois, elle pourra dégénérer en névralgie ou en sciatique.
  • L’arthrose de l’épaule : de plus en plus fréquente, elle est concomitante à des traumatismes ou un usage intensif de l’articulation.
  • L’arthrose du poignet : Cette forme se caractérise par des poussées congestives et une impotence fonctionnelle progressive.
  • L’arthrose de la main : généralement, la base du pouce est atteinte en premier. Elle évolue par poussées vers les autres doigts et entraîne des déformations.
  • L’arthrose de la hanche : elle limite les mouvements et induit une claudication douloureuse.
  • L’arthrose du genou : elle provoque une douleur permanente, majorée par le mouvement.

III – Les causes de l’arthrose

Même si des prédispositions héréditaires existe, il y a trois éléments majeurs qui provoquent l’arthrose.

  • Une activité physique intense et récurrente d’autant plus si elle est pratiquée dans de mauvaises conditions. Le port de charges lourdes, la surcharge pondérale, un sport excessif occasionneront des contraintes importantes sur certaines articulations. Les vertèbres lombaires, les hanches et les genoux sont les articulations les plus fréquemment touchées. Mais en fonction des gestes répétitifs, d’autres régions peuvent être touchées : les vertèbres cervicales, les épaules, les mains…
  • À ces exigences excessives vont s’ajouter les particularités postural du squelette . Elles peuvent être héréditaires comme une jambe plus courte ou un pied plat provoquant une bascule du bassin puis une scoliose de la colonne vertébrale. Toutefois, elles pourront arriver suite à un traumatisme comme une fracture mal repositionnée, une entorse mal soignée, une cicatrice,… Alors, le poids du corps et les charges portées ne sera pas bien réparti sur les articulations. Il s’exercera sur des zones restreintes ce qui induira leur usure prématurée.
  • L’autre cause majeure de l’arthrose vient d’une mauvaise alimentation qui favorise les phénomènes inflammatoires : aliments pollués (pesticides, nitrates…), fritures, sucreries, alimentation toute préparée, laitages bovins ou graisses animales en excès… Ce régime déséquilibré riches en toxines encourage l’inflammation des articulations déjà enflammées et ainsi accélérer la dégradation du cartilage.

IV – Les thérapies manuelles indispensables

Dans un premier temps, le malade devra tempérer les activités sportives excessives, éviter de porter des charges lourdes d’effectuer des gestes répétitifs. Il devra également perdre son surpoids et elle se reposer un minimum de temps dans la journée pour offrir à ses articulations la possibilité de se régénérer… C’est primordial ! Par contre, il devra pratiquer une activité physique douce (voir ci-dessous).

Ensuite une étude de la posture permettra de déceler certaines déformations, problèmes posturaux ou anomalies d’une région du squelette à l’origine du mauvais placement de l’articulation arthrosique. Des séances de posturologie, fasciathérapie, ostéopathie, kinésithérapie contribueront à soulager la pression sur l’articulation en souffrance. Ces séances pourront éventuellement préconiser le port de semelles, de gouttières, de lunettes, si besoin.  Ce point est essentiel pour éviter la progression de l’arthrose.

Le kinésithérapeute et l’ostéopathe pourront également expliquer les mouvements à faire et ceux à éviter au quotidien pour éviter de faire souffrir l’articulation arthrosique.

Ces séances au rond comme objectif de soulager les douleurs, lever les contractures, prévenir la fonte musculaire et maintenir l’amplitude des mouvements de l’articulation.

V – Les traitements allopathiques de l’arthrose 

  • Anti-inflammatoires

Le médecin va commencer par traiter la crise douloureuse avec des antalgiques associés à des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène, le naproxène (Apranax), le kétoprofène (Ketum) ou l’acide niflumique (Nifluril). Malheureusement, les AINS pris par voie interne sont irritants pour les muqueuses digestives (risque d’ulcère d’estomac et de colite). En plus, la prise d’AINS à long terme est potentiellement contre-productive pour l’inflammation et la dégradation du cartilage .

  • La cortisone

Cette solution est privilégiée pour les cas importants et sur de courtes périodes. La cortisone peut aussi être administrée par un médecin en injections intra-articulaires directes. Ces infiltrations permettront un soulagement rapide des douleurs pouvant perdurer plusieurs mois, mais leur efficacité diminuera avec le temps.  Des études avancent le fait qu’elles pourraient contribuer à la déminéralisation.

  • Acide hyaluronique

Il est mieux de leur préférer des injections intra-articulaires d’acide hyaluronique qui lubrifieront l’articulation et qui n’ont que très peu d’effets indésirables. Le poids moléculaire du produit injecté semble ici décisif. Des études sur l’arthrose du genou montrent par exemple que l’acide hyaluronique à haut poids moléculaire est plus efficace qu’à bas poids moléculaire, et qu’il valait mieux éviter l’acide hyaluronique de source aviaire, potentiellement pro-inflammatoire, pour cette indication.

VI – Les remèdes naturels de l’arthrose

  • Les plantes anti-inflammatoires

L’utilisation de l’harpagophytum a montré une efficacité comparable aux anti-inflammatoires non stéroïdiens dans la diminution de la douleur et l’amélioration fonctionnelle de personnes atteintes d’arthrose du genou.

Le Cassis (Ribes Nigrum), lui aussi intéressant. On l’utilise en teinture mère ou bien en bourgeons.  Le bourgeon de cassis possède une activité cortisone-like d’où son utilité aussi bien en phase aiguë qu’en phase chronique. Enfin, des propriétés analgésiques, mais aussi anti-arthritiques et anti-ostéoporotiques sont exercées par ce gemmothérapique. Il  protège et régénère le cartilage redonnant élasticité aux articulations.

Le curcuma (curcuma longa). La complémentation en curcumine par voie orale serait plus efficace que le placebo et pas moins que l’usage d’anti-inflammatoires non stéroïdiens pour réduire la douleur et atténuer la gêne fonctionnelle dans l’arthrose du genou.

  • Les solutions naturelles pour la réparation du cartilage.

En stimulant le cartilage, il est possible de lui rendre sa souplesse mais aussi son leur caractère lisse. Par contre, il n’existe pas de traitement connu permettant de lui rendre l’épaisseur perdue. Les compléments utiles ici sont les anti-arthrosiques dits d’action lente. La chondroïtine et la glucosamine sont des constituants de base du cartilage. Les deux sont souvent associés.

La chondroïtine, si elle est prise pendant plusieurs mois, redonne flexibilité aux articulations. Plusieurs études ont validé son efficacité dans la diminution de la douleur et de la raideur, une meilleure mobilité articulaire et une stabilisation des lésions.

La glucosamine a aussi fait ses preuves sur l’atténuation de la douleur et la raideur, plus particulièrement pour l’arthrose du genou. Certaines études montrent son effet sur la mobilité de l’articulation.

Le collagène marin. La supplémentation par voie orale en collagène hydrolysé paraît être aussi efficace sur la raideur articulaire et la douleur.

Cependant tous ces traitements ne seront guère suffisants, si la personne n’évite pas le port de charges lourdes, si elle ne perd pas son surpoids et si elle ne se repose pas un minimum de temps afin de permettre à ses articulations de se régénérer…

VII – Sport ou pas en cas d’arthrose ?

Le sport intensif peut bien sûr encourager l’arthrose tout comme les sports qui véhiculent des chocs et microtraumatismes répétés ou l’utilisation excessive d’une articulation. Les sports de ballon collectifs, les sports de combat, la danse, le ski, le tennis et le squash sont ainsi parmi les sports à risque pour développer de l’arthrose.

Pour autant, l’activité physique est primordiale pour la santé et le mouvement est essentiel pour prévenir l’arthrose comme pour ralentir sa progression. Les variations de pression dans les articulations générées par le mouvement articulaire vont stimuler la circulation, le drainage, l’oxygénation et la nutrition des tissus, donc leur réparation. De plus, le renforcement du système musculaire provoqué par le sport favorise la mobilité et la protection des articulations. Par contre, l’absence de mobilité de l’articulation va engendrer une perte d’amplitude. Les échanges vont baisser au sein des tissus et le processus de dégradation va s’en trouver favorisé.

Il faudra opter pour des activités physiques qui ne sollicitent pas trop intensément l’articulation concernée. On préfèrera des séances courtes (30 à 60 minutes).

VIII – Le traitement de base : l’alimentation

Comme précédemment vu dans les causes, les toxines au sens large sont très souvent responsables du développement de l’arthrose. Il est donc souhaitable d’opter pour une alimentation biologique de type méditerranéenne, riche en fruits et légumes (antioxydants), en poissons et huile d’olive (oméga 6 et 3), en légumineuses, céréales complètes, ail, viandes blanches et thé.

Les antioxydants sont pertinents pour lutter contre les radicaux libres qui agressent le cartilage, surtout en cas d’inflammation. On en retrouve notamment dans les fruits, les crudités, les épices et condiments. L’idéal est de variés les couleur. Les oméga 6 et 3 sont aussi très importants parce qu’ils sont source de prostaglandines qui vont agir sur l’inflammation et la régénération des tissus lésés.

IX – D’autres nutriments sont-ils utiles pour l’arthrose ?

  • Les isoflavones ou les lignanes (comme les lentilles ou les céréales complètes). Il faut se rappeler que les cartilages comme les os sont dépendants des hormones sexuelles, c’est pourquoi des plantes riches en isoflavones ou en lignanes apportent un statut hormonal minimum qui protégera en partie de la dégradation des articulations et de la décalcification.
  • Le calcium (amandes, noisettes, raisins secs, légumes secs, épinards…) et la vitamine D (huile de foie de morue), en reminéralisant les os, amélioreront aussi la situation articulaire.
  • Un manque de vitamines B aggrave souvent les douleurs articulaires. On les retrouve surtout dans la levure de bière.
  • Les antioxydants neutralisent les radicaux libres qui s’attaquent aux articulations. La complémentation en antioxydants (sélénium, vitamine C, polyphénols, etc.) semble avoir un effet positif sur les symptômes de l’arthrose.
  • Les oméga 3 et 6 sont source de (bonnes) prostaglandines qui luttent contre l’inflammation et favorisent la régénération des tissus lésés. On les trouve dans les huiles d’olive, de noix et de colza ainsi que les huiles de poisson.

X – Huiles essentielles et homéopathie pour l’arthrose

Les huiles essentielles agissent également très efficacement sur les articulations, pour les dimensions inflammatoires et antalgiques (mais pas réparatrices). Les huiles essentielles de gaulthérie, lavandin, basilic exotique et eucalyptus citronné peuvent être utilisées à raison de 2 gouttes diluées dans un peu d’huile végétale, à appliquer directement sur l’articulation douloureuse.

L’homéopathie a également des remèdes capables d’agir sur le terrain arthrosique. Les traitements le plus souvent utilisés sont :

  • Rhus tox. 4 CH : pour les douleurs améliorées par un dérouillage.
  • Bryonia 4 CH : pour les douleurs améliorées par le repos absolu.
  • Arnica 4 CH : pour les traumatismes, les hématomes, les coups.
  • Ruta graveolens. 4 CH : pour les articulations douloureuses, les entorses.

XI – Quid de la chirurgie…

Le médecin peut prescrire une arthroscopie pour évaluer de manière peu invasive les microlésions de l’articulation concernée (genoux, épaule, coude, genoux, cheville, hanche…). L’objectif de cette opération peu invasive est de faire un nettoyage de l’intérieur d’une articulation afin d’en enlever les débris de cartilage ou de ménisques (genou) qui s’y promènent tels des grains de sable aggravant encore sa détérioration.

Enfin, dans les cas très évolués, lorsque le cartilage est vraiment détruit, il ne sert à rien d’attendre et de souffrir. Aucun traitement ne sera plus efficace. Il faudra alors s’orienter vers une intervention chirurgicale qui consistera généralement en une pose de prothèse principalement au niveau des hanches et des genoux, réparer ou enlever les zones abîmées au sein de cette articulation.

XII – Conclusion

Il est donc possible aujourd’hui d’intervenir à tous les niveaux de l’arthrose. De l’élimination de ses causes jusqu’à la stimulation des différents constituants articulaires en passant par l’atténuation de la douleur et de l’inflammation des solutions sont disponibles. Et évidemment, plus les mesures sont prises tôt, plus elles seront efficaces !

En aucun cas les informations et conseils proposés dans cet article ne se substituent à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé

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