imeL’intestin et le microbiote, toujours eux ! Leur influence sur notre santé et notre bien-être se retrouve aussi sur la thyroïde. Un intestin et un microbiote en bonne santé permettrait un fonctionnement équilibré de cette petite glande qui préoccupe près de 10 % des Français(es). On prend un peu de poids, la fatigue s’installe, on est déprimé, constipé, de mauvaise humeur… c’est la thyroïde !

I – Focus sur l’hypothyroïdie

La thyroïde continue à être un organe énigmatique chez qui on ne dépiste pas encore les petits troubles. Pour mettre le doigt sur un dysfonctionnement, la médecine se satisfait du dosage de la TSH qui indique uniquement les déficiences importantes. Les symptômes et signes cliniques sont tellement différents et multiples que l’on peut souffrir d’une hypothyroïdie sans le savoir.

La détection de l’hypothyroïdie va donc commencer par un dosage sanguin de la thyréostimuline (TSH). La mesure normale se situe entre 0.3 et 5 µUI/ml. D’autres mesures sont essentielles pour affiner le diagnostic et ne pas passer à côté.

Dans certains cas la thyroïde ne métabolise plus correctement l’hormone T4 (thyroxine). En effet, au lieu de la transformer en quantité suffisante en hormone T3 (tri-iodo-thyroxine), elle va la guider vers une forme inactive qui sera inutilisable par l’organisme. C’est la T3 reverse (rT3). D’autres éléments pourront engendrer la transformation anormale de T4 en T3 inactive :

De plus en plus d’études démontrent une relation entre une dysbiose ‒ assortie d’une prolifération bactérienne déséquilibrée ‒ et hypothyroïdie. Même si les mécanismes, pour le moment essentiellement étudiés sur la souris, ne soient pas explicitement clarifiés, il apparait que le microbiote agit sur les concentrations des hormones thyroïdiennes, dont la TSH et la T3.

II – Lien entre thyroïde et intestin

Des recherches dévoilent que des liens existent entre les maladies thyroïdiennes et intestinales. D’ailleurs, les maladies auto-immunes comme Hashimoto ou Basedow coïncident souvent avec la porosité intestinale, la sensibilité au gluten ou la maladie céliaque. L’intestin, devenu enflammé et poreux, permet aux particules susceptibles de suractiver le système immunitaire de passer et ainsi de provoquer des dommages ciblés à certains organes. De surcroît, quand la composition du microbiote est dégradée, des micronutriments indispensables au bon fonctionnement de la thyroïde ‒ iode, fer, cuivre, sélénium, zinc, vitamines ‒ sont moins bien ou plus assimilés, entraînant un dysfonctionnement de la thyroïde.

D’autres études ont relevé un lien entre notre alimentation occidentale (riche en sucre et gras, pauvre en fibres) et les problèmes de fonctionnement de la thyroïde , en particulier l’hypothyroïdie. Cette alimentation à tendance pro-inflammatoire est néfaste pour le microbiote comme pour l’épithélium qui constitue la barrière intestinale. Ce « régime » induit aussi des déséquilibres métaboliques comme la résistance à l’insuline, et des carences en nutriments.

Il conviendra donc de consommer des produits carnés et laitiers de première qualité et avec mesure en les alternant avec des produits de la mer. Il est indispensable d’augmenter la part des légumes (sources de fibres) et des fruits, sans omettre les légumineuses et les oléagineux. Enfin, il faut éviter au maximum les produits de boulangerie industriels, notamment à cause du gluten, qui contribue à rendre l’intestin poreux et favorise les maladies auto-immunes.

III – Les micronutriments fondamentaux pour la thyroïde

Les besoins particuliers de la thyroïde sont les mêmes que ceux d’un corps en bonne santé de manière générale. Une alimentation calquée sur le régime méditerranéen est donc idéale. Il faut privilégier une grande diversité d’ingrédients (légumes, poissons, viandes, fruits, huiles, aromates…) et limiter au maximum les produits transformés. Cette hygiène de vie va permettre de freiner l’inflammation, conforter une flore intestinale équilibrée, et apporter les micronutriments essentiels au fonctionnement correct de la thyroïde.

1) L’iode

Elle est nécessaire à la synthèse des hormones thyroïdiennes. Une alimentation diversifiée, comportant régulièrement des produits de la mer (poisson, huîtres, algues, spiruline…) garantit largement l’approvisionnement.

2) Le fer

Lui aussi est indispensable à la synthèse des hormones thyroïdiennes. Vous le trouverez dans les haricots, lentilles, spiruline et viande rouge. Les carences en fer et en iode vont souvent de pair.

3) Le zinc

Il permet la conversion de l’hormone T4 en T3 et le contrôle de l’intensité métabolisme. On le retrouve dans les huîtres, le foie, le shiitake, les germes de blé, les graines de courges…

4) Le sélénium

Cet oligo-élément est lui aussi impliqué au niveau enzymatique. Il conditionne la composition et la colonisation du microbiote intestinal. La thyroïde est le tissu corporel le plus concentré en sélénium. Il est présent dans les noix du Brésil, huîtres, hareng, sardine…

5) La vitamine D

Elle participe à la régulation de l’immunité et la protection contre l’attaque auto-immune. Ne vous privez pas de soleil en été. Hors saison, on la trouvera dans le jaune d’œuf, le beurre, l’huile de foie de morue, le hareng, la sardine… N’hésitez pas à vous supplémenter en hiver.

6) Les fibres

Elles ont un effet prébiotique soutenant une flore bactérienne saine. Ils contribuent à préserver ou restaurer l’intégrité de la barrière intestinale. Augmentez votre consommation quotidienne de légumes.

Évidemment, cette liste n’est pas exhaustive. Bien d’autres micronutriments sont conseillés pour la thyroïde, comme les oméga-3, les vitamines E, A et du groupe B, le cuivre, le magnésium et le calcium en particulier.

Il faudra tenir compte de la provenance des aliments (en particulier des végétaux) que vous consommez. Leur teneur en micronutriments dépend des sols sur lesquels ils poussent. Dans l’idéal, préférez les produits issus de l’agriculture biologique.

 

Fatigue, prise de poids, irritabilité… Certains symptômes que l’on attribue à la ménopause peuvent cacher une hypothyroïdie… et vice versa. Pour compenser la baisse des œstrogènes, notre commande hormonale centrale peut monter 
en puissance et impacter la thyroïde. 
On préférera alors travailler sur les déséquilibres 
en œstrogènes 
(en accompagnant 
sa ménopause avec
 les plantes) avant 
de considérer la thyroïde elle-même.

En aucun cas les informations et conseils proposés sur ce site ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.

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